Mots-clés : constructivisme, psychologie, cultures, contextes culturels, pratiques sociales et culturelles, transmission sociale et culturelle, cognition, enaction, connaissances, développement cognitif, enfants d'âges préscolaire et scolaire.

mardi 1 février 2011

Ethnocentrisme



Voici un texte passionnant, et surtout provocant, qui mériterait l'attention de tout psychologue. La référence du texte est: Henrich, J., Heine, S., & Norenzayan, A. (2010). The weirdest people in the world? Behavioral and Brain Sciences, 33, 61-135. Ci-après, une présentation résumée de ce texte, publiée dans la revue Nature (2010).

La revue de la littérature, réalisée par les trois auteurs, a l'objectif de montrer que les sujets avec lesquels la plupart des recherches en psychologie sont faites, sont des "WEIRD people", c'est-à-dire des individus issus de sociétés occidentalisées, scolarisées, industrialisées, développées, démocratisées (people from Western, Educated, Industrialized, Rich, and Democratic, societies). Par exemple, une analyse de recherches, publiées entre 2003 et 2007 dans les "meilleures" revues de psychologie, montre que 96% des sujets de ces recherches sont occidentaux (68% sont étasuniens) et que 80% d'entre eux sont par ailleurs des étudiants de licence de psychologie!

Toutefois, si cela est quand même déjà connu, les auteurs montrent aussi que ces "WEIRD people" constituent la population la moins représentative de l'espèce humaine, considérée dans son ensemble. Or, sans que ce soit toujours explicite pour eux (mais, il y a quand même des exceptions), les psychologues infèrent fréquemment les résultats obtenus avec ces étudiants, ou bien avec ces "WEIRD people", à l'ensemble de l'humanité, c'est-à-dire l'espèce.

L'implicite provient du fait que la plupart des recherches en psychologie a comme objectif principal, non de parler des "gens" qui vivent quelque part, mais de parler de "processus psychologiques" qui sont conçus comme étant des "choses" générales et universelles. En effet, du point de vue de la psychologie, il est admis que l'évolution biologique a doté l'espèce humaine de processus psychologiques "de base" communs à tous. L'identification de ces processus fait encore l'objet de nombreuses discussions et controverses.

On ajoute qu'il n'y a pas que les sujets qui ont participé aux recherches publiées dans les revues de psychologie, considérées comme étant les "meilleures", qui sont principalement "WEIRD". Il y a aussi les tâches qu'on leur propose de résoudre et les psychologues eux-mêmes qui les interrogent.

L'article de Henrich, Heine et Norenzayan (2010), y compris les commentaires qui le suivent, est alors une très bonne introduction aux problèmes que la "psychologie" a avec les "cultures".

samedi 1 janvier 2011

Diversité culturelle

Pour commencer ce blog, il n'y a rien de mieux que la Déclaration Universelle de l'UNESCO sur la Diversité Culturelle, adoptée en 2001 (UNESCO, 2002), notamment son article 1:

"ARTICLE 1 - La diversité culturelle, patrimoine commun de l’humanité.
La culture prend des formes diverses à travers le temps et l’espace. Cette diversité s’incarne dans l’originalité et la pluralité des identités qui caractérisent les groupes et les sociétés composant l’humanité. Source d’échanges, d’innovation et de créativité, la diversité culturelle est, pour le genre humain, aussi nécessaire qu’est la biodiversité dans l’ordre du vivant. En ce sens, elle constitue le patrimoine commun de l’humanité et elle doit être reconnue et affirmée au bénéfice des générations présentes et des générations futures."

La diversité culturelle est une nécessité pour l'humanité. En cette époque de "mondialisation" ou de "globalisation", elle doit être raisonnablement valorisée. Ci-après le résumé de 40 pages du Rapport mondial de l'UNESCO (UNESCO, 2009), intitulé "Investir dans la diversité culturelle et le dialogue interculturel", puis le document en entier (446 pages).

Bonne année 2011!